Et si l’éclat de la Ville Lumière était soudain en train de s’éteindre ? D’après les derniers chiffres de l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques (INSEE), dévoilés fin octobre 2024, la capitale a vu sa population chuter de 45 000 âmes en l’espace de trois ans seulement. Ainsi, Paris est passée de 2 132 000 habitants en 2021 à 2 087 000 en 2024. Alors forcément, comme nous on adore Paris, on s’est demandé ce qui pouvait pousser les parisiens à partir. Et vous allez voir que, loin d’être un épiphénomène, cette baisse s’inscrit dans une tendance de long terme.
Le baby blues des Parisiennes et le boom des seniors
Mais quels sont les ressorts de cette décrue démographique ?
- Premier facteur : la dégringolade des naissances. Alors que les maternités parisiennes avaient enregistré 32 000 nouveau-nés en 2022, elles n’ont accueilli que 22 000 bébés l’année suivante. Un désamour pour la vie de famille en partie lié à l’exil de jeunes couples vers des contrées plus vertes et moins chères. Un phénomène qui se répercute sur les bancs de l’école, avec 27 500 écoliers de moins dans le primaire en une décennie.
- Second facteur : le grisonnement accéléré des Parisiens. Près d’un quart (23 %) des habitants de la capitale ont aujourd’hui plus de 60 ans, contre seulement 13 % de moins de 15 ans. Un écart générationnel plus marqué qu’en Île-de-France. Et comme les seniors restent plus longtemps dans leur logement, cela aggrave la pénurie immobilière.
Pénurie de logements familiaux : la double peine pour les familles
Car le manque d’appartements spacieux et abordables est l’autre grande cause de cet exode urbain. Avec une offre concentrée sur les petites surfaces (studios et deux-pièces), de nombreuses familles n’ont d’autre choix que de plier bagage, faute de trouver un toit adapté à leurs besoins.
Une situation qui arrange les étudiants, mais empêche les ménages de s’installer durablement. Sans compter que la hausse des séparations (50 % des foyers parisiens sont monoparentaux selon la Mairie) fait grimper la demande de logements, sans pour autant gongler le nombre de résidents.
Vers une capitale à moins de 2 millions d’habitants ?
Si cette spirale se poursuit, Paris pourrait voir sa population passer sous la barre symbolique des 2 millions d’habitants dans un avenir proche, du jamais vu depuis la fin du XIXe siècle.
Une perspective qui interroge sur le devenir de la capitale et les réponses politiques à apporter face aux enjeux cruciaux du logement, de la natalité et du vieillissement. La Ville Lumière saura-t-elle retrouver son aura démographique ?