Non loin du célèbre parc Montsouris se trouve un bâtiment qui ressemble un peu à un fort, avec des façades recouvertes de pelouse. D’ailleurs il est possible que vous soyez déjà passé devant en vous demandant ce qu’il pouvait bien renfermer. Pour notre part, on a longtemps pensé que c’était une ancienne gare de train. Mais en fait, ce trésor méconnu des parisiens est en réalité un réservoir d’eau géant : le réservoir de Montsouris. Fermé au public, cet ouvrage mythique renferme plus de 200 000 m3 d’eau dans ce qui est surnommé la « cathédrale de l’eau ». OutgoMag vous emmène découvrir les entrailles de ce lieu insolite qui contribue chaque jour à alimenter les robinets de 20% des parisiens.

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Le réservoir de Montsouris, un ouvrage d’art au service de l’eau depuis 150 ans reservoir montsouris.1

Anciennement nommé « réservoir de la Vanne » puis « de Montrouge », le réservoir de Montsouris fut longtemps la plus vaste réserve d’eau potable de Paris, et même du monde.

Imaginé au XIXe siècle par l’ingénieur Eugène Belgrand sur l’un des points les plus élevés du sud parisien, il recueillait initialement les eaux souterraines captées près de Sens et acheminées par l’aqueduc de la Vanne, sur plus de 150 km.

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Lancés en 1869, les travaux s’achèveront seulement 5 ans plus tard, en 1874, ralentis par les troubles de la Commune et la guerre contre la Prusse. Mais le résultat est impressionnant : un ouvrage souterrain de deux étages, composé de quatre compartiments de 254 m de long sur 127 m de large chacun.

Au total, 1 800 piliers soutiennent les nombreuses voûtes et arcades de ce monument consacré à l’eau.

Un fonctionnement astucieux basé sur la gravité

Aujourd’hui encore, le réservoir est exploité par Eau de Paris pour distribuer l’eau aux habitants. Les eaux souterraines des aqueducs du Loing, du Lunain et de la Voulzie arrivent dans le lanternon principal, partie visible dominant le réservoir. Elles jaillissent depuis des canalisations verticales appelées « tulipes » avant d’être orientées vers les différents compartiments.

Durant tout son parcours, l’eau s’écoule par gravité. Isolée de l’air, elle garde ainsi sa température initiale d’environ 12°C. Avant distribution, elle est stockée dans ces galeries qui la protègent de toute pollution et de la chaleur du soleil. Un procédé ingénieux qui n’a pas pris une ride depuis 150 ans.

Et une qualité de l’eau vérifiée par… des truites

Si aujourd’hui ce n’est plus le cas, auparavant la qualité de l’eau qui était distribuée aux parisiens était vérifiée par des ingénieurs tout à fait particuliers puisqu’il s’agissait tout simplement de truites.

Eh oui, ces poissons hyper sensibles à la pollution servaient de « truitomètres » : dès qu’ils se mettaient à faire n’importe quoi, on savait que l’eau n’était pas bonne. Elle était alors directement renvoyée dans les égouts.

Un système bien pensé remplacé depuis 1996 par des analyses plus scientifiques en labo, mais qui témoigne du génie des ingénieurs de l’époque.

La « cathédrale de l’eau », un joyau architectural à l’abri des regards

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Mais la véritable vedette du réservoir de Montsouris, c’est incontestablement la « cathédrale de l’eau ».

À quelques mètres sous terre s’étend un labyrinthe de galeries voûtées soutenues par 1 800 piliers maçonnés en arcs. Un joyau architectural baigné par plus de 200 000 m3 d’une eau cristalline aux reflets bleu lagon.

Un spectacle fascinant malheureusement inaccessible au public pour des raisons de sécurité. Seuls quelques privilégiés, comme les équipes d’Eau de Paris, ont la chance de pouvoir admirer cette merveille habituellement plongée dans l’obscurité. Un trésor caché qui veille en silence sur l’eau que nous consommons chaque jour.

 

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