La mise en service des nouvelles lignes du Grand Paris Express va encore prendre du retard. C’est ce qu’a annoncé la Société des Grands Projets (SGP) ce mardi, suscitant l’inquiétude des collectivités locales et la colère de Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France. Selon les dernières prévisions, il faudra attendre le dernier trimestre 2026 pour l’ouverture de la ligne 15 Sud, et mi-2027 pour les lignes 16 et 17. Un report de plusieurs mois par rapport au calendrier initial qui impactera le quotidien de centaines de milliers de franciliens.

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Un casse-tête technique qui repousse sans cesse les échéances

Derrière ces retards à répétition, un véritable défi industriel et technologique. Les systèmes d’automatisation ultramodernes développés par Siemens et Hitachi nécessitent de longs mois de tests et d’ajustements. Une complexité qui a été sous-estimée, comme en témoignent les retours d’expérience des premiers essais menés en septembre 2024. Malgré des rames Alstom fin prêtes, les tests de circulation accusent du retard sur plusieurs tronçons clés.

Un manque de coordination fatal au calendrier

Le rapport Ramette/Bense pointe du doigt d’autres facteurs aggravants. Les retards accumulés sur le génie civil et le manque de synchronisation entre les différentes étapes et contrats industriels ont considérablement alourdi la facture temporelle. Sans parler de l’effet domino entre les lignes : la 15 Sud, la 16 et la 17 partageant les mêmes infrastructures de test, le moindre retard de l’une impacte automatiquement les autres.

Valérie Pécresse exige un sursaut pour éviter le pire

Face à cette situation, Valérie Pécresse tire la sonnette d’alarme. « Choquée » par l’écart abyssal entre les promesses et la réalité des travaux, elle craint que la ligne 15 Sud ne puisse pas entrer en service avant avril 2027, contre fin 2025 annoncé initialement. Pour rectifier le tir, elle exige la création d’une mission de contrôle et de coordination technique entre l’État, Île-de-France Mobilités et la SGP.

Tous les acteurs appelés à se mobiliser

La présidente de région veut aussi impliquer davantage les opérateurs comme RATP GI, RATP Cap et Keolis pour sécuriser les futurs travaux d’exploitation. Elle insiste pour que les délais de formation des agents soient sanctuarisés dans le planning et ne servent plus de variable d’ajustement. Enfin, elle plaide pour étendre l’expertise Ramette/Bense à la ligne 18, qui utilise des technologies différentes et n’a pas encore fait l’objet d’une réévaluation complète.

Alors que les collectivités locales s’alarment des conséquences de ces retards sur la vie quotidienne des habitants et des salariés, la pression monte pour que le supermétro tant attendu soit enfin livré. Un défi titanesque qui exigera une mobilisation et une coordination sans faille de tous les acteurs du projet. Le Grand Paris Express n’a pas fini de faire parler de lui.

 

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