Paris regorge de secrets. Savez-vous que sous vos pieds se cachent des vestiges de la Seconde Guerre mondiale ? Des bunkers construits dans les années 30 pour protéger la population en cas d’attaque. Aujourd’hui inutilisés, ils témoignent d’une période sombre de l’histoire. Découvrons ensemble ces lieux méconnus.

40 000 abris secrets sous Paris en tout

Au début des années 30, face aux risques de guerre, les autorités parisiennes décident d’aménager massivement des abris souterrains. Objectif : protéger la population et assurer la continuité des services publics.

Résultat : plus de 40 000 abris civils et 250 abris étanches au gaz sont disséminés dans les sous-sols. Métros, anciennes carrières, caves d’immeubles… Dès l’alerte, les Parisiens s’y précipitent, guidés par des chefs d’îlots. Une organisation minutieuse pour faire face au pire.

Et parmi tous ces abris, 5 se démarquent particulièrement.

5 Bunkers qui sortent du lot

Vous l’aurez compris, de nombreux bunkers se cachent sous vos pieds. Mais en voici 5 particulièrement insolites.

1. Un bunker intact sous la gare de l’Est

 

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Sous les voies 3 et 4 de la gare de l’Est se trouve un bunker de 120 m2, construit en 1939. Cet abri devait permettre au personnel de la gare de se replier en cas d’attaque aérienne et de continuer à faire circuler les trains.

Composé d’une dizaine de pièces dont une salle de contrôle et une centrale téléphonique, il pouvait accueillir près de 70 personnes.

Les portes hermétiques le protégeaient des attaques au gaz. Investi par les Allemands dès 1940, il est resté intact depuis plus de 80 ans. Un lieu chargé d’histoire, parfois accessible lors des Journées du Patrimoine.

2. Le métro parisien, refuge des habitants

station métro st-martin

Durant la guerre, le métro servait à la fois de moyen de transport et d’abri pour les Parisiens. Dès 1935, les autorités ont demandé la construction de stations étanches aux gaz, comme à Place des Fêtes ou Maison Blanche.

Au total, une trentaine de stations servaient de refuge, principalement sur les lignes 7, 11 et 12. Elles pouvaient accueillir jusqu’à 250 000 personnes. Le 26 avril 1944, près de 476 000 Parisiens s’y sont réfugiés, soit quasiment le double de leur capacité. Un record.

3. Le poste de commandement secret des FFI

Sous la place Denfert-Rochereau se niche un autre lieu emblématique. Pendant l’Occupation, une partie des égouts servait de poste de surveillance du réseau d’eau. C’est là que la Résistance a installé secrètement son poste de commandement en août 1944.

Situé à 20 mètres de profondeur, ce site de 600 m2 comprenait dortoirs, réfectoire, sanitaires… Il disposait surtout d’un standard relié au réseau téléphonique des égouts, difficilement repérable. Pendant 5 jours, Henri Rol-Tanguy a dirigé de là l’insurrection parisienne jusqu’à la Libération. Un haut lieu de mémoire.

4. L’abri anti-aérien de la tour Eiffel

Même la tour Eiffel possède son propre abri souterrain. Situé sous le Champ-de-Mars à 150 mètres du monument, ce bunker de 800 m2 a été construit en 1909.

À l’origine, il abritait une station de télégraphie sans fil militaire qui communiquait avec le sommet de la tour. Pendant la guerre, il sera occupé par les troupes allemandes. Son existence est restée secrète pendant plus de 70 ans. Aujourd’hui démilitarisé, il renferme des bureaux et des cuisines.

5. Des hôpitaux secrets anti-bombes

Parmi ces refuges méconnus, 29 postes de secours souterrains ont été créés. De véritables hôpitaux secrets, étanches aux gaz, installés dans les sous-sols de mairies et d’écoles.

En plus du matériel médical, ces abris devaient être équipés de vivres, d’eau potable mais aussi d’outils comme des pelles et des scies pour dégager d’éventuels éboulements. Un dispositif vital en cas de bombardements.

Des bunkers sous la Tour Eiffel, des postes de commandement sous l’Hôtel de Ville… Partout, Paris renferme des trésors cachés, témoins de son passé tourmenté. Une histoire secrète qui se dévoile parfois au détour d’une visite.