Clara-Clara, l’œuvre monumentale de Richard Serra, pourrait bientôt faire son grand retour dans la capitale. Cette sculpture en acier de 36 mètres de long, pesant pas moins de 108 tonnes, avait marqué les esprits lors de ses précédentes installations à Paris. Après le décès de l’artiste le 26 mars dernier, la question de la réinstallation de Clara-Clara est revenue sur le devant de la scène.

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Un parcours mouvementé pour Clara-Clara

Commandée par le Centre Pompidou, Clara-Clara a été exposée pour la première fois en 1983 dans le jardin des Tuileries.

Déplacée ensuite dans le parc de Choisy de 1985 à 1990, elle a finalement été démontée et stockée dans les réserves de la Ville de Paris. Ce n’est qu’en 2008, à l’occasion de l’exposition « Monumenta » au Grand Palais, que l’œuvre a été réinstallée brièvement dans les Tuileries.

Des critiques à chaque installation

À chacune de ses apparitions, Clara-Clara a suscité la controverse. Lors de sa première exposition en 1983, certains visiteurs l’accusaient de « défigurer » le site historique des Tuileries.

Puis, lors de son installation dans le parc de Choisy, les habitants n’hésitaient pas à abandonner leurs déchets aux pieds de la sculpture. Des réactions qui affectaient particulièrement Richard Serra, pour qui cette œuvre, portant le nom de sa femme, était fondamentale dans son parcours.

Le Champ-de-Mars, un lieu pressenti pour accueillir l’œuvre

Actuellement conservée aux Fonds Municipaux d’Art Contemporain (FMAC), Clara-Clara pourrait bientôt être réinstallée dans un lieu emblématique de Paris.

Le Champ-de-Mars, libéré depuis le démontage du Grand Palais Éphémère, est l’une des options envisagées. D’autres sites, comme les Jardins des Tuileries, sont également évoqués. Cependant, la taille imposante et le poids de l’œuvre restent des défis de taille, le sous-sol parisien n’étant pas toujours adapté.

Un hommage à Richard Serra, titan de l’art contemporain

Réinstaller Clara-Clara serait l’occasion de rendre un véritable hommage à Richard Serra, figure incontournable de l’art minimaliste. Avec ses œuvres en acier Corten, l’artiste a su organiser l’espace de manière unique, invitant le visiteur à se perdre et à se laisser envelopper entre les parois de ses sculptures.

Comme le soulignait son ami et galeriste Larry Gagosian, « avant le matériau, l’espace, le poids et la mesure, c’était notre expérience qui lui tenait le plus à cœur ».

La résurrection de Clara-Clara à Paris reste encore hypothétique, mais elle permettrait sans nul doute de célébrer la mémoire et le talent de Richard Serra, ce géant de l’art contemporain qui nous a quittés récemment.

 

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