Niché au cœur du 13ème arrondissement, le quartier de la butte aux cailles séduit par ses ruelles pittoresques, ses maisonnettes colorées et son atmosphère de petit village préservé. Mais d’où vient donc ce curieux nom qui n’a en réalité rien à voir avec les volatiles ? OutgoMag vous répond (enfin… on se répond surtout à nous même mais on s’est dit que ça pourrait vous intéresser) !
La butte aux cailles doit son nom à une famille de propriétaires du 16ème siècle
Aussi surprenant que cela puisse paraître, ce nom pittoresque remonte au 16ème siècle. En 1543, lorsqu’un certain Pierre Caille acquiert cette butte encore champêtre, elle est recouverte de bois, de vignes, de prés, et parsemée de quelques moulins à vent.
À l’époque, elle surplombe la rivière de la Bièvre, aujourd’hui disparue. Près de 500 ans plus tard, le quartier porte toujours fièrement le patronyme de cette famille qui en était propriétaire.
Donc la butte aux cailles est la butte “qui appartient aux Cailles” !
Un village historique rattaché à Paris en 1860
Et si cette butte fait aujourd’hui indéniablement partie des lieux parisiens ultra tendances, ce n’est pourtant qu’en 1860 que la butte aux cailles est officiellement intégrée à Paris, devenant une partie du nouveau 13ème arrondissement.
Épargnée par les grands travaux d’Haussmann grâce à son sous-sol de carrières de calcaire trop fragile, elle conserve son charme de village qui fait aujourd’hui tout son cachet.
Du rôle clé dans la Commune de Paris au temple du street art
Mais la butte aux Cailles, ce n’est pas seulement un nom, c’est aussi une véritable histoire.
Eh oui, en 1871, le quartier est l’un des bastions des insurgés pendant la Commune de Paris. Cet épisode révolutionnaire a laissé son empreinte, que l’on retrouve encore dans des noms de rues et de restaurants.
Plus récemment, depuis les années 80, la butte s’est muée en véritable musée du street art à ciel ouvert. Ses murs se parent de fresques et graffitis spectaculaires signés par des artistes du monde entier, à l’image de l’imposante réalisation de Jorge Rodríguez-Gerada au croisement des rues de la Butte aux Cailles et des Cinq Diamants.
Loin des foules et de l’agitation de la capitale, une balade dans les rues pentues de la butte aux cailles permet de remonter le temps et de se plonger dans l’histoire de ce quartier atypique.
Des petites maisons ouvrières du début du 20ème siècle aux œuvres de street art contemporaines en passant par son passé artisanal, industriel et révolutionnaire, la butte aux cailles cultive avec bonheur son identité de village dans la ville. Un lieu unique à (re)découvrir lors d’une flânerie dominicale, pour tous les amoureux de Paris et de ses quartiers insolites chargés d’histoire.