À la croisée des 9e et 18e arrondissements parisiens, la station Blanche fait probablement partie des plus connues de Paris. Chaque jour des milliers de touristes et de parisiens s’y croisent. Mais, nous, à chaque fois qu’on y passe, on ne peut s’empêcher de se demander : “mais pourquoi diable cette station porte-t-elle ce nom ?”. Alors, comme on aime pas rester dans l’ignorance, on a mené notre petite enquête. Et on a trouvé pourquoi Blanche s’appelle Blanche !

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Une place inaugurée en 1802 sur ordre du ministre Chaptal

L’histoire de la station Blanche nous ramène au début du 19ème siècle. Le 20 octobre 1802, le ministre Chaptal ordonne la construction de la place Blanche, initialement prévue pour 1789 mais retardée en raison de… la Révolution française.

C’est cette place circulaire de 30 mètres de rayon qui donnera son nom à la future station de métro. Mais bon, si on s’arrête juste à cette explication : la station Blanche s’appelle comme ça à cause de la place Blanche… Ça ne nous avance pas vraiment… Alors, il va falloir chercher un peu plus loin et trouver pourquoi la place Blanche a hérité de ce nom.

La Barrière Blanche, porte d’entrée de Paris

Pourquoi donc avoir choisi le nom « Blanche » ? Pour trouver un début de réponse, il faut remonter quelques années avant la Révolution, lorsque Paris était entouré du mur des Fermiers généraux.

Cette enceinte, qui suivait un tracé proche de l’actuelle circulaire intérieure empruntée par les Noctiliens, comportait une cinquantaine de portes appelées barrières. L’une d’elles, la Barrière Blanche, contrôlait l’entrée des marchandises et la perception des taxes. Elle voyait passer les visiteurs du cimetière de Montmartre mais aussi et surtout les voitures transportant le gypse (une poudre blanche) de Montmartre.

Lors de leurs trajets, ces véhicules laissaient derrière eux des traînées de poudre blanche dans les rues, donnant son nom à la barrière, puis à la place et enfin à la station de métro un siècle plus tard.

Et si cette explication est plus que satisfaisante, il existe cependant un autre élément qui pourrait expliquer le nom de la place Blanche…

Le mystère de la Croix Blanche

Une autre hypothèse, plus confidentielle, se murmure dans les ruelles du 18e arrondissement.

On raconte qu’un établissement nommé le cabaret de la Croix Blanche se dressait autrefois dans la rue éponyme.

Avec la Révolution et la volonté farouche d’effacer toute référence religieuse, la fameuse croix aurait disparu, laissant place à la simple rue Blanche. Un nom repris ensuite pour baptiser la station de métro lors de son inauguration en 1902.

Mais, quelle que soit la raison de son nom, vous allez voir que cette place n’a pas toujours été immaculée…

Blanche, théâtre d’une tragédie pendant la Commune

Malgré son nom immaculé, la place Blanche fut le théâtre d’un épisode sanglant en mai 1871 pendant la Commune de Paris.

Lors de la « semaine sanglante », 120 communardes défendirent courageusement une barricade face aux troupes versaillaises, avant de battre en retraite vers la place Pigalle. Celles qui ne purent se replier furent exécutées sur place.

Ainsi, derrière son apparente blancheur, la station Blanche porte en elle une part de l’histoire tumultueuse de Paris.

La prochaine fois que vous emprunterez la ligne 2 du métro parisien, laissez votre esprit s’évader vers ces temps révolus. Imaginez la poussière de plâtre virevoltant dans les airs, le fracas des barricades, le souffle des combats. Blanche et ses secrets ne manqueront pas de vous envoûter, vous transportant dans un passé aussi captivant qu’insoupçonné.

 

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