Située à la limite des 3ème et 11ème arrondissements de Paris, la station de métro Filles du Calvaire, intrigue par son nom énigmatique. En tout cas, nous à chaque fois qu’on y passait on se demandait toujours pourquoi elle portait ce nom là. Et on doit vous avouer qu’on imaginait qu’une sombre histoire de torture était à l’origine de l’appellation de la station et que de pauvres filles avaient vécu un calvaire. Mais en réalité, après avoir enquêté, on s’est rendu compte que l’histoire est tout autre…

Un ancien couvent de bénédictines à l’emplacement de la station

À l’emplacement actuel de la station de métro se trouvait autrefois le Couvent de Notre-Dame du Calvaire, fondé en 1617 par Antoinette d’Orléans. Ce couvent était situé entre la rue de Turenne, la rue du Pont-aux-Choux et le boulevard des Filles-du-Calvaire, juste à côté de l’actuel Cirque d’Hiver.

Les religieuses qui y vivaient, appelées les Filles du Calvaire, étaient des bénédictines dédiées aux pauvres et aux enfants.

Contrairement à ce que le nom pourrait laisser penser, il ne fait pas référence à une quelconque pénitence, mais à la colline du Calvaire où Jésus a été crucifié selon les évangiles. Rien à voir donc avec les histoires sordides auxquelles nous avions pensé…

De la Révolution à l’ouverture de la station de métro

Le couvent, dont la première pierre avait été posée par Richelieu en 1635, restera en activité jusqu’à la Révolution Française.

En 1790, l’ordre religieux est supprimé et la propriété vendue comme bien national. Une des nonnes, Rosalie Céleste de la Sorinière, sera même guillotinée durant cette période troublée.

Le bâtiment sera un temps transformé en quartier de cavalerie avant d’être finalement détruit. Mais son souvenir perdure à travers le nom donné à la rue puis à la station de métro, ouverte le 5 mai 1931 sur la ligne 8.

Un nom chargé d’histoire au cœur de Paris

Ainsi, derrière ce nom intrigant se cache une page méconnue de l’histoire de Paris. La station Filles du Calvaire nous rappelle l’existence passée de ce couvent de bénédictines qui a marqué le quartier pendant plus de 150 ans avant de disparaître dans la tourmente révolutionnaire.

Lors de votre prochain passage sur la ligne 8, vous pourrez désormais apprécier la riche histoire que renferme cette simple plaque de métro. Un nom qui résonne comme un écho du Paris d’antan, dont les traces se dévoilent à ceux qui prennent le temps de s’y intéresser.

 

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